Institut Béarnais & Gascon Antenne
parisienne "DiGaM" chez Jean
Lafitte, 7-9 rue Jean Jaurès 92260 -
FONTENAY- AUX-ROSES - Tél. 01 47 02 03 20 |
BP 1501 2, rue
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loi de 1901 |
Fontenay-aux-Roses, le 9 octobre 2003
Les langues d’oc, langues
de France
(après les 1ères Assises nationales des langues de
France à Paris, le 4 octobre 2003)
Par ce mémoire, Jean Lafitte,
fait suite à son intervention à la table ronde finale des Assises nationales
des langues de France, et à celle par laquelle le Professeur émérite Robert
Lafont y a répondu.
Ce dernier est bien connu par son engagement occitaniste de plus de
cinquante ans — il est né à Nîmes en 1923 —, par ses travaux de linguiste et
professeur d’oc et par ses écrits littéraires.
Jean Lafitte, né à Talence en 1930, l’est beaucoup moins, sa carrière
active ayant été celle d’un commissaire de l’air — administrateur et juriste
dans l’armée de l’air —, passé après concours par l’École supérieure de guerre aérienne en 1973-75, puis directeur des
services juridiques d’un établissement public de recherches. Mais ayant
retrouvé la langue gasconne de ses pères vers l’âge de 50 ans, en particulier
par le manuel Lo gascon lèu e plan de
l’occitaniste Michel Grosclaude (Nancy 1926-Sauvelade 2002), il a adhéré en
1982 à l’Institut d’études occitanes,
Antenne parisienne (I.E.O.-Paris), et accepté d’emblée le credo occitaniste
qu’on peut résumer par le slogan des occitanistes béarnais : Béarnais, donc Gascon; Gascon, donc Occitan.
Les Gascons de Paris ne s’accommodant pas du cours d’occitan
(languedocien) donné au sein de l’I.E.O.-Paris, le président de l’association a
demandé à J. Lafitte d’assurer un cours de gascon à partir de la rentrée
1989, en même temps qu’il lui confiait la charge de trésorier de l’association.
Le souci de répondre le mieux possible à l’attente de ses “élèves” le conduisit
alors à des études approfondies de cette langue. Il s’aperçut très vite que le
slogan ci-dessus n’était vrai que pour sa première partie, tandis que la
seconde était contredite par tous les linguistes qui s’étaient tant soit peu
penchés sur ces langues, y compris par le Pr. Pierre Bec, alors même qu’il
présidait l’I.E.O., comme on le verra dans l’article annexé à ce mémoire. Il
s’aperçut aussi que nombre de difficultés de la graphie classique du gascon
enseignée à l’I.E.O. tenaient à une méconnaissance du gascon tant dans le passé
que dans sa réalité vivante, non moins qu’au non-respect des principes mêmes
énoncés par l’auteur de la « Réforme linguistique occitane », le pharmacien
audois Louis Alibert (1884-1959). Il a ainsi été conduit à lancer en 1993 Ligam-DiGaM, cahiers semestriels de
linguistique et lexicographie gasconnes qui en sont au n° 22 et lui ont valu
l’estime des professionnels; parmi ceux-ci, le regretté Pr. Jacques Allières
qui lui ouvrit discrètement les portes des cercles linguistiques parisiens et
le porta sur la liste des personnes invitées à contribuer aux Mélanges en son
honneur.
Mais toutes les démarches qu’il fit au sein de l’I.E.O. pour rappeler
l’autonomie du gascon et remédier aux défauts de sa graphie se sont heurtées à
une fin de non-recevoir, quand ce ne fut pas à des attaques peu amènes. Cela
acheva de lui ouvrir les yeux sur la réalité de l’occitanisme, et le conduisit
à dénoncer le danger qu’il présentait pour la survie même du gascon que ses
tenants prétendaient défendre. D’où son intervention aux Assises, où l’occitan était présenté comme la langue d’oc et où les occitanistes avaient poussé l’agit-prop
jusqu’à déléguer un instituteur en tee-shirt et jean pour porter un drapeau
occitan sur la tribune officielle où siégeaient deux ministres de la
République.
Le présent mémoire
va donc développer l’argumentaire de cette intervention et la réponse que son
auteur pense pouvoir faire à celle de Robert Lafont.
1
– “Occitanie”, un mot-slogan politique
Le mot Occitanie n’a jamais existé dans l’ancien roman du Midi et c’est en
latin qu’Occitania apparaît au XVIIe
s. dans la notice des Acta Sanctorum
pour saint Afrodise, évêque de Béziers : « Occitaniâ seu Lengadociâ
inferiore… » (A.
S., Martii, III, col. 376.)
([1]); on voit clairement qu’il
ne désigne que le Languedoc.
Il sera utilisé sur les jetons en
argent frappés lors des assemblées annuelles des États du Languedoc ([2]) : le plus ancien connu, de 1634, porte CONVENTUS OCCITANIAE; dans
ceux de 1762 et 1790, on abrège, COMIT. OCCIT. puis COM. OCCIT., c’est-à-dire Comitia Occitaniae.
Mais en faisant de la « langue d’oc
» renommée « occitan » le lien et le trait identitaire des peuples du Midi, l’occitanisme
en a nommé le territoire « Occitanie », appelée à l’autonomie, voire à l’indépendance,
par rupture d’un lien « colonial » remontant au XIIIe siècle.
En témoigne cette phrase du
linguiste occitaniste Patrick Sauzet, disciple de R. Lafont, en éditorial d’Institut occitan ([3]) : « C’est parce qu’il n’y
a jamais eu d’Occitanie qu’il est intéressant de la faire. » Ou encore les
affichettes collées sur les murs de Pau pendant l’été 1998 par le groupuscule
gauchiste Anaram au patac (Nous irons
à la bagarre), composante du CROC (Collectif révolutionnaire occitan) : « Aquí
no es Francia, es Occitania » ou « Here it is’nt France, it is Occitania » etc.
Bien entendu, cela ne correspond
en rien aux aspirations de la quasi-totalité de la population concernée… Il
suffit pour s’en convaincre de voir qu’aux élections politiques, les candidats
se réclamant de l’Occitanie ne dépassent que rarement 1 % des voix.
Et l’on constate que l’Occitanie n’a
donné son nom à des voies ou places publiques que dans quelques villes de
Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées; ainsi, le minitel situe un Robert Lafont
« avenue d’Occitanie » à Montpellier, mais pour faire contrepoids, sa résidence
s’appelle « St Louis », roi honni par les occitanistes ([4]) pour avoir annexé l’Occitanie;
on en chercherait vainement ailleurs, tout comme des enseignes commerciales qui
en usent, ou du mot occitan lui-même : ces mots « ne font pas vendre » auprès
des autochtones, et même ailleurs, on imagine mal que les vins de Médoc se
vendent un jour comme « vins occitans » !
Mais qui le sait dans les sphères
parisiennes qui usent innocemment de ce néologisme apparemment si exotique ?
2
– "occitan", un mot exclu de l’univers mental des Méridionaux
Le même accueil fait par les médias
au mot « occitan » pour désigner les langues d’oc et les Français du Midi
occulte le fait qu’il reste étranger à l’immense majorité de ces derniers; ce
ne sont guère que les milieux de l’enseignement et ceux qui les approchent qui
usent de ce mot, entré dans l’ordre juridique français par la loi Deixonne de
1951 ([5]).
Même en Languedoc-Roussillon et
Midi-Pyrénées, il n’est que très peu de personnes qui nomment « occitan » la
langue autochtone, au demeurant considérée souvent comme appartenant au passé;
les quelques manifestations autour de l’« occitan » passent pour du folklore
aux yeux de la plupart.
Une enquête d’opinion faite en Béarn
en 1995 n’avait trouvé que 8,5 % de “sondés” pour appeler « occitan » la langue
d’oc du Béarn; et encore, cette réponse était, semble-t-il, privilégiée par l’organisation
du questionnaire et préparée chez les jeunes et dans leurs familles par l’appellation
officielle d’occitan pour la langue enseignée…
Quant à l’emploi d’« occitan »
pour désigner les personnes du pays, il est quasiment exclu, au moins en dehors
des deux régions déjà citées : si l’on se sent Auvergnat, Limousin, Provençal,
Béarnais, Bigourdan ou Gascon (celui-ci trop souvent limité au Gers), l’«
occitan » est presque toujours l’autre… Ainsi, J.-M. Sarpoulet, actuellement
responsable de l’« occitan » au rectorat de Bordeaux : « si nous sommes plus
Ossalois ou Aspois que Béarnais, nous sommes plus Béarnais que Gascons… (De
toute façon, l’Occitan, lui, est inconnu comme point du schéma ethnique) » ([6]).
Un
autre témoignage nous vient du directeur sortant de l’Institut occitan de Pau, Jordi Fernández-Cuadrench : « D’emblée, l’Institut
a pâti de son estampille “occitane” […] Ce qualificatif “occitan” nous
identifie souvent comme venant de l’extérieur. » ([7]). Or cet Institut promis par les politiques comme
« Institut culturel béarnais et gascon », pendant de l’Institut culturel basque, a reçu ce qualificatif du fait des
associations occitanistes, bien organisées et majoritaires en nombre, sinon en
effectifs…
3
– “occitan, Occitanie”, outils d’une aliénation fatale pour les langues d’oc
Le corollaire de ces constatations
est que l’emploi de ces mots perçus comme étrangers en fait des repoussoirs
pour le commun des locuteurs de nos langues d’oc. Or ces Assises ont débuté très
opportunément par la présentation par M. François Héran, de l’Institut national d’études démographiques
(INED), des résultats du questionnaire linguistique annexé au dernier
recensement; ils font apparaitre ce que l’on savait confusément, que la
transmission naturelle des langues d’oc par la famille a presque complètement
disparu. Bien des facteurs y ont contribué, certes, mais paradoxalement, l’action
occitaniste en faveur de ces langues est au nombre de ces facteurs.
Cette action s’est en effet fondée
sur une idéologie politique — restaurer l’« occitan » comme langue d’une «
nation occitane » à libérer d’une « oppression coloniale » — au lieu de s’appuyer
sur une analyse sociolinguistique de l’état de ces langues, de ses représentations
chez les locuteurs et des attentes de ceux-ci.
La première erreur a donc été de
substituer le nom « occitan » à celui des grandes langues d’oc qui avaient
droit de cité depuis au moins le renouveau félibréen du XIXe siècle, Auvergnat,
Gascon, Limousin, Provençal (alpin compris), Niçard; peu importent les raisons
savantes de ce changement, il n’a pas pu passer, pas plus que la transformation
des « facteurs » en « préposés (à la distribution du courrier) » ou des « préfets
» en « commissaires de la République ». Il en est résulté un fossé entre la
perception de ce qui se disait « occitan » et la langue vécue par les locuteurs naturels, victimes d’une véritable
aliénation linguistique et ethnique.
Même Bernard Manciet a dénoncé
cette aliénation, alors qu’écrivain très gascon de renommée nationale, il est
présenté comme un des meilleurs auteurs « occitans » contemporains :
— Ce qu’il y a de pire maintenant — l’Occitanie
vis d’Archimède à vide — ils t’auront, Gascogne
abâtardie ([8]).
Quant
à Roger Lapassade († octobre 1999), fondateur de l’association occitaniste de Béarn,
il ouvrait son dernier recueil de poèmes par Drapèus arlats (Drapeaux mités) : dans sa vie, il a mêlé trois
drapeaux pour une seule patrie; deux l’ont trompé, le sang et or (occitaniste à
la Croix de Toulouse, le seul qui fut brandi aux Assises…) et le tricolore; « seul le carré béarnais en haut d’un château
[la tour Moncade, de Fébus, proche de sa maison], et ses deux vaches rouges
dans l’or du blé mûr, m’ont réjoui le cœur » (1994).
Mais déjà, en 1934, les
intellectuels catalans avaient dénoncé avec force le danger que présentait pour
leur « renaissance » l’inclusion du catalan dans un vaste « occitan » allant de
Clermont-Ferrand à Elx (sud de Valence d’Espagne); ils y perdraient leur
identité comme jadis par « l’emploi du nom d’Aragon pour désigner la confédération
catalano-aragonaise […]. Il y aurait aujourd’hui un semblable danger si les
terres de langue catalane se considéraient comme incluses sous la dénomination
d’Occitanie. » ([9]).
Et a contrario, on peut apprécier
le succès (relatif) de l’enseignement des langues appelées de leur vrai nom, corse,
basque, breton, catalan ou alsacien…
Au demeurant, pour ne parler que
de la Gascogne et du Béarn, les associations occitanistes n’affichent guère
leur couleur : si Per nouste, puis Per noste (chez nous) marquait sa une de
couverture par un gros I.E.O. de 1967 à 1972, l’affiliation à l’Institut d’études
occitanes s’y est faite de plus en
plus discrète, alors que son titre s’est doublé d’un gros Païs gascons à partir de 1979; s’y ajoute en Béarn La Civada (l’avoine); en Bas-Adour, c’est
Ací Gasconha (Ici Gascogne); en
Bigorre, Nosautes de Bigòrra (nous,
de B.); la maison occitane fournie par la ville de Pau est l’Ostau bearnés et la radio occitaniste
est Radio País, sans plus.
Et
le dernier numéro (267, Septembre 2003) d’une publication occitaniste modérée,
Aquò d’Aquí, illustre par une carte
(extrait ci-contre) un “dossier” sur un « Eurocongrès de l’espace
occitano-catalan » co-présidé par R. Lafont. Il n’y a pas de commentaire,
mais il est clair que le gascon y est reconnu comme distinct de l’occitan;
mais pour le reste, aucun égard aux aspirations réelles des locuteurs de cet « occitan
». |
|
4
– …aliénation aggravée par la graphie
archaïsante de l’occitanisme…
Le fossé entre les locuteurs et
leur langue appelée « occitan » par les intellectuels s’est encore élargi par l’adoption
d’une graphie archaïsante souvent présentée
comme « officielle » dans l’enseignement; moderne et représentative de la
prononciation au Moyen-âge, elle est aujourd’hui complètement décalée par
rapport à des langues qui, comme toutes les autres, ont vu leur phonétisme évoluer
en plus de 500 ans ([10]). En 1967, quand les
occitanistes béarnais affichèrent leur choix de cette graphie pour leur jeune
revue Per nouste, une vieille mercière
béarnaise qui avait apparemment des lettres écrivait finement : « Je ne sais
pas pourquoi ceux de Per nouste écrivent
en français d’aujourd’hui et non pas en latin, ou ne parlent pas comme le défunt
Thuroldus » ([11]). Il en est résulté que si
les intellectuels la lisent de Bayonne à Nice et de Boston à Tokyo, elle rebute
la plupart des locuteurs habituels. Et il ne sert à rien d’incriminer leur «
paresse » ou leur « étroitesse d’esprit » : Si l’élève n’a pas appris, c’est
que le maitre n’a pas instruit… ([12]).
Mais
sur ce thème, hélas, le discours pédagogique n’a pas prise, car c’est un choix
idéologique délibéré, à la base de tout le mouvement occitaniste. Après Alibert
et Robert Lafont lui-même ([13]), P. Sauzet a publié une
sorte de manifeste, La grafia es mai que
la grafia (La graphie est plus que la
graphie), où l’on pouvait lire ceci (traduit de l’occitan) :
« la graphie n’est pas, contrairement à ce que
pensent certains, indépendante de l’entreprise
totale de normalisation linguistique. / J’insiste donc sur la thèse
suivante : la graphie occitane s’intègre à un projet global de normalisation linguistique. » ([14]).
D’où la réflexion d’un haut
fonctionnaire en charge de ces problèmes, il y a quatre ou cinq ans : « J’ai
l’impression que le jacobinisme est descendu dans le Midi ».
Et face aux perspectives de décentralisation,
pourtant logiques pour des langues « régionales », l’I.E.O. fait aujourd’hui
pression pour que soit créée une « autorité linguistique occitane » interrégionale ([15]) où il entend assurer la
majorité aux occitanistes : sur 50 membres, 10 seraient nommés par l’I.E.O., 6
par des organisations satellites, et 18 par l’enseignement, largement acquis à
ses thèses (de gré… ou de force, dans un monde très hiérarchisé). Et l’on voit
le mépris des pères de ce projet à l’égard des locuteurs : aucune représentation
des associations de locuteurs n’est prévue autrement que par 8 représentants
des conseils régionaux, un par région !
Sur
le fond même, la messe est déjà dite : « La graphie est la graphie de l’I.E.O.
et ce principe ne peut être remis en cause » (15), avec à la clé… celle du
coffre-fort : prenant prétexte de son statut d’utilité publique accordé en 1946
sur la base de statuts qui ne sont plus appliqués, l’I.E.O. compte que « les
choses soient facilitées au niveau de la recherche de financement, et parce que
l’I.E.O. joue un rôle fédérateur dans l’occitanisme. » (15).Donc, hors de l’occitanisme,
point de salut.
5
– … et par les choix de langue des occitanistes
L’archaïsme
occitaniste n’est pas seulement graphique, on s’en doute. Pour s’éloigner plus
sûrement du français, voire de la langue vivante, les auteurs et enseignants
occitanistes rétablissent des formes
ou même des mots anciens disparus et
incompris; pour les formes, par exemple, particular
pour particuliè, avec même un féminin
particulara qui n’a jamais existé, le
mot étant épicène dans l’ancienne langue comme aujourd’hui en espagnol ou en
catalan; pour les mots, par exemple, conilh
pour lapin; on nous a même rapporté
qu’un inspecteur aurait semoncé un instituteur provençal qui usait de lapin; pourtant, conilh est totalement inconnu de la région. Mais qui inspecte les
inspecteurs ?
6
– … malgré les règlements de l’enseignement et la sociolinguistique
Pourtant,
ces pratiques vont directement à l’encontre des règlements de l’Éducation
nationale les plus explicites, qui s’attachent au parler local ([16]) :
« Chaque fois qu’une langue est pratiquée sous forme
de dialectes différenciés, c’est le dialecte correspondant au lieu où l’enseignement est dispensé et
la graphie la plus appropriée à ce dialecte qui seront utilisés. » (Circulaire
“Haby” n° 76-123 du 29 mars 1976).
Dans les lycées, l’enseignement « visera, au
premier chef, à une compréhension et une pratique correctes de la langue vivante sous sa forme usuelle
locale. » (Arrêté ministériel du 15
avril 1988, J.O. du 30 et B.O.-E.N. pour les annexes).
Dans les collèges, l’enseignement doit « mettre les
élèves à même de comprendre, parler, lire et écrire à un niveau simple la langue authentique de la communauté qui
la pratique » (Circulaire “ Darcos”
du 12 avril 1995).
Et
dans le même sens, ce que le Pr. J.-B. Marcellesi proposait de retenir de L’histoire sociolinguistique de la France :
sens et contre-sens ([17]) :
« La tentation est grande en effet, sous le poids
considérable de l’idéologie, de croire que le salut de leur langue passe par
l’acquisition de ces qualités supposées (éternité, unité, norme, pureté) comme
on a pensé que les nouveaux États devaient adopter des politiques
centralisatrices. Or il s’agit là d’impasses.
L’acharnement à atteindre ces objectifs les empêche de commencer à imposer et à
vivre leur reconnaissance. Telles qu’elles sont. Telles qu’elles deviennent. Et
elles n’ont pas besoin pour cela de se mettre un carcan qui n’a servi, en France, qu’à consumer du temps à l’école,
aux dépens d’activités plus profitables, parmi lesquelles, entre autres,
l’acquisition de l’expression. […] que les langues vivent leur polynomie ! »
On
aura vite compris que le « carcan », c’est la graphie étonnamment élitiste
imposée par des gens qui ne cachent pas leur « sensibilité de gauche », mais se
comportent comme la jeune Académie française citée par Nina Catach ([18]) : « La Compagnie déclare
qu’elle désire suivre l’ancienne
orthographe qui distingue les gens de lettres d’avec les ignorans et les
simples femmes… ». Et N. Catach de rappeler que « Les femmes avaient
rarement droit au latin. »
Si l’on ajoute à l’archaïsme pédant
le fait que les jeunes enseignants qui n’ont appris la langue qu’en faculté la
prononcent comme ils peuvent, souvent bien loin de la prononciation encore
vivante, le résultat est que les parents ou grands-parents ne peuvent dialoguer
avec les jeunes formés par ces maîtres ! Mais un occitaniste aujourd’hui haut
placé dans la hiérarchie ministérielle n’a-t-il pas déclaré ([19]) : « On n’est pas là pour enseigner le patois, le patois est mort, c’est l’occitan
qui reste » ?
Alors, finalement, les gens simples continuent à avoir honte
de leur langue qui n’est pas celle que reconnaissent les « grosses têtes »
de l’éducation, et renoncent à la
transmettre… Or une langue qui n’est plus parlée en famille est une langue
morte.
Le remède ? appliquer les textes de l’Éducation
nationale dans leur esprit, au plus près de « la communauté qui pratique » la
langue, renoncer à la graphie archaïque qui la coupe de l’écrit, rendre cette
communauté fière de ce qu’elle sait et la presser de le transmettre sans
crainte, car c’est en elle que sont « les meilleurs professeurs », comme l’écrivit
le regretté Michel Grosclaude. Sans eux, jamais l’École ne pourra faire revivre
une langue morte.
Et
pour finir, venons-en aux…
7
– Réponses à Robert Lafont
Est-ce le voisinage de l’antique
et prestigieuse faculté de médecine de Montpellier ? Toujours est-il que Robert
Lafont parait enclin à médicaliser ses jugements linguistiques; ainsi, en 1996,
l’intérêt porté par J. Lafitte aux problèmes de graphie était « un lieu d’investissement
de la libido » ([20]); samedi, les aspirations
des non-languedociens à l’autonomie linguistique relevait de l’hystérie. Soit.
Mais il parait plus sérieux de rester dans la linguistique et la
sociolinguistique.
En
premier lieu, R. Lafont a ironisé sur cette fameuse hystérie qui lui rappelait
des querelles vieilles de plus de 50 ans et oubliées depuis. Se serait-il trompé
depuis 50 ans en croyant que le gascon était un dialecte de l’occitan, et que
Bernadette de Lourdes parlait occitan ? Heureux homme qui estime ne s’être
jamais trompé et en prend le monde à témoin ! Au demeurant, les foules d’occitanistes
sont là pour lui donner raison.
Pourtant, les cahiers Ligam-DiGaM de J. Lafitte comptent deux
articles qui montrent que R. Lafont reste un humain et se trompe parfois.
Le premier, Robèrt Lafont e la lenga gascona ([21]) est traduit en français
et annexé au présent mémoire. Il signale d’abord deux faux-pas linguistiques
dans des écrits de cet auteur sur le gascon (dont le premier fut réparé dans
une réédition), et montre surtout que malgré une vision assez floue de la place
du gascon par rapport à l’occitan, R. Lafont l’oppose explicitement par deux
fois à l’« ensemble occitan »; en aurait-il perdu le souvenir ? et quand s’est-il
trompé ? en écrivant cela ou en enfermant le gascon dans l’occitan ?
Le
second article est un complément d’étude du phonème [w] intervocalique en
gascon, dans le n° 22 de paru à la veille des Assises. Un paragraphe montre encore
deux erreurs de R. Lafont sur ce sujet : contradiction avec les écrits de son
collègue P. Bec et avec les données de l’Atlas
linguistique et, sur la graphie, ignorance des normes officielles de l’I.E.O.
pour la notation possible par -u- de
ce phonème).
Sur le nombre des occitanistes, outre le peu de voix qu’ils donnent aux élections,
on constate le mal qu’ont les institutions pour se trouver des dirigeants
autochtones : il fallut aller en Espagne pour trouver le premier directeur de l’Institut occitan de Pau, l’actuel président
de l’I.E.O., élevé en Béarn, certes, est né à Tours de père Lorrain et de mère
Tourangelle, et celui de l’Escole Gastoû
Febus (fondée en Béarn 1896 !) est un « pied-noir » arrivé enfant en Béarn ([22]). Même les postes d’enseignants
d’« occitan » payés par la République ont du mal à être pourvus : pour le
rectorat de Bordeaux, un sur trois n’a pu l’être à la dernière rentrée et M.
Jean-Michel Eple, inspecteur d’académie, soulignait récemment « la crise de
vocation » ([23]).
Qu’en
pense R. Lafont, qui voyait dans les « bâtards » ([24]) comme les Monténégrins
Karadzic et Milosevic, l’Autrichien Hitler, le Galicien Franco ou le Breton Le
Pen, voire les « Occitans » Chirac et Juppé, des gens qui prennent leur
revanche en s’affirmant plus nationalistes que les autochtones ?
Mais
peut-être encore plus topique est la variabilité
de son discours sur les langues. C’est ainsi qu’il a écrit récemment ([25]) :
«
[…]
le linguiste doit toujours s’incliner devant le sociolinguiste, et celui-ci devant
la décision des usagers. Le slovaque serait du tchèque si les Slovaques n’en
avaient pas décidé autrement. »
Dès lors, comment peut-il refuser
aux « usagers » de l’auvergnat, du gascon, du provençal ou de toute autre
langue d’oc de décider du nom de leur langue et de la façon de la parler et de
l’écrire ?
En
réalité, comme occitaniste, il relève de ce qu’a encore écrit J.-B. Marcellesi
:
« Pourquoi enseigner les langues régionales ? […]
La troisième motivation est nationalitariste
(pour éviter l’ambiguïté de nationaliste).
Suivant Herder et Humboldt, à la manière du romantisme allemand, on établit
l’équation un peuple = une langue, et réciproquement. Selon cette orientation
qui reproduit au niveau de la langue régionale la conception unifiante (Marcellesi
et Gardin, p. 84), il faut minimiser les écarts, généraliser les systèmes sans
variations et continuer la tradition. D’où une conception de l’enseignement de
la langue dont personne ne voudrait plus pour le français […]. Mais la
motivation nationalitariste trouve en elle-même sa négation : fondée sur le
droit à la différence elle a tôt fait de refuser là différence et se trouve
ainsi en contradiction avec la motivation sociolinguistique dont elle
paraissait pourtant proche au départ. »
On comprend que les minorisés d’oc
n’entendent pas se laisser dicter leur langue par R. Lafont et ses amis. Mais
la députée guyanaise présente aux Assises
n’a-t-elle pas dit que le créole enfin reconnu écrasait à son tour les langues
indiennes autochtones ?… Et pour rappeler la Bible que citait M. Cerquiglini en
ouvrant la Table ronde finale (de Babel à Pentecôte…), R. Lafont est dans la
situation du serviteur d’un roi qui venait d’obtenir l’annulation d’une dette
de mille talents et qui prenait à la gorge un compagnon qui lui devait cent
deniers, et lui refusait le moindre délai… (Mt. 18, 23-35). On ose espérer que
la République aura le même souci de justice que le roi de la parabole !
J.
L.
ANNEXE
Robert Lafont et la langue gasconne
par Jean Lafitte
(version française d’un article gascon de Ligam-DiGaM n° 17 d’avril 2001)
Du Professeur Robert Lafont, le
public d’oc qui en a entendu parler retient surtout ses prises de position
occitanistes ou la mésaventure qui l’empêcha à un moment donné de se présenter à
l’élection du Président de la République. C’est dommage, en raison de la qualité
de ses écrits d’universitaire.
Nous autres, Gascons, nous lui
devons des études très précieuses sur les poètes de la renaissance, d’abord
gasconne puis occitane, du XVIe siècle et du début du suivant. En particulier,
il a étudié avec une sympathie évidente notre premier poète connu, Pey de
Garros.
Citons entre autres celles que
nous avons pu approcher :
– Petite anthologie de la renaissance toulousaine de 1610, Aubanel,
1960;
– La vision du gascon écrit chez Pey de Garros, in Colloque sur Pey
de Garros et son temps, Annales de l’I.E.O.,
1968;
– Renaissance du Sud - Essai sur la littérature occitane au temps de
Henri IV, NRF, Gallimard, 1970.
– avec Christian Anatole, Nouvelle histoire de la littérature occitane,
P.U.F., 1971, deux tomes;
– Anthologie des baroques occitans, Aubanel, 1974.
Et, bien sûr, dans sa vision
occitaniste, il n’oublie pas le gascon dans deux petits livres pédagogiques sur
l’occitan :
– l’ortografie occitane - sos principis, C.R.D.P. Montpellier, 1971,
1983.
– Éléments de phonétique de l’occitan, Vent Terral, 1983.
C’est
précisément sur la tension entre la rigueur scientifique qui mène l’universitaire
et la passion militante qui anime l’homme que nous voudrions jeter un coup d’œil
dans cet article. Nous le verrons dans deux faux-pas “techniques” de l’auteur
et dans l’ambiguïté de le sa vision du gascon.
1
- Deux faux-pas “techniques”
Le premier apparaît dans la Petite anthologie de 1960. Mais d’abord,
disons quelques mots de cet intéressant opuscule. Il se limite en fait à trois
auteurs, les Gascons Bertrand Larade et Guilhem Ader (pp. 27-63, soit 37 pages)
et le Toulousain Pierre Goudouly (pp. 65-107, soit 43 pages). De plus, comme le
gascon « est un dialecte occitan d’une grande originalité » (p. 109), une Note sur le gascon (109-110) donne
quelques clés pour permettre aux « non-gascons de retrouver sous les mots
gascons les formes occitanes générales »; et le lexique (p. 113-122) signale
par un G. les mots spécifiquement gascons, soit 94 sur un total de 639; mais en
réalité, s’y ajoutent 17 mots commençant par h- (un seul est noté avec G.) et au moins *peiravath, soit un total de 112 mots réputés spécifiquement
gascons, les 17,5 % du tout.
C’est
justement ce *peiravath qui nous
surprit de le part d’un professeur des mieux renseignés sur le gascon. Il se
trouve dans le premier extrait d’Ader, p. 48 :
S’avetz au mièi d’estiu
tot d’un còp entenut
Un eslavaç
bronent, ua tempèsta, un perigle
D’eslambrècs
alugats, d’un tronament terrible,
Que tot s’esclata
e hén, s’atuca, peiravath,
Que la terra e le
ceu s’ajustan au combat […]
(Gentilòme
gascon, I, v. 628 à 632)
Le
mot termine une suite de verbes à la 3ème pers. de l’indicatif présent : esclata, hén, atuca; or, R. Lafont
le traduit par un substantif « chute de grêle », au prix d’une anacoluthe. Mais
si nous regardons le texte original (au moins d’après l’édition “savante” d’A.
Jeanroy reproduite dans l’Anthologie de
la Poésie occitane d’A. Berry, 1961), nous lisons :
Que tout s’esclate é hen,
s’atuque, peirabat…
où le mot est parfaitement
intelligible (cf. Lespy « PÈYREBATE, Pèyrabate, frapper de grêle […] — grêler […] »). Pourquoi donc
aller chercher cette graphie compliquée qui supposerait un verbe latin *vallere
et un gascon *vàrer (cf. tollere >
tòrer, 3au pers. que tòth) et qui fourvoie le lecteur ?
Notre
auteur s’en aperçut pourtant puisqu’il corrigea la pièce dans l’Anthologie de 1974, p. 126 : il revient au pèirabat
d’origine et le traduit correctement « il grêle ».
L’autre
faux-pas, lui est arrivé avec Ch. Anatole dans la Nouvelle histoire… L’écrit de Navarrot, A ! maudit sie l’auserè / Qui de toun nid lous te tirè (Lespy, v° AUSERÈ) est ainsi défiguré (t.
II, p. 523) :
A ! maudit sie l’autsethèr [sic] (etc.).
Dans la même page, les auteurs
citaient un autre vers où l’on parlait d’ausèth,
et entre le gascon authentique auserèr
et l’occitan aucelaire (Alibert),
leurs cerveaux occitans ont inventé ce monstre *ausethèr (nous éliminons le premier -t-, venu probablement d’une faute d’impression échappée à la
relecture); le tout, avec le prestige de leurs titres universitaires et le
sceau de garantie des Presses
universitaires de France…
Et pourtant, l’année précédente,
Robert Darrigrand avait publié chez Aubanel Xavièr
Navarròt, Tèxtes causits, avec un authentique auserèr (p. 36)…
Tout
cela, pour dire que comme Alibert lui-même, les Occitans n’ont en général du
gascon qu’une connaissance extérieure et livresque; mais au lieu d’en être
conscients et de ne s’avancer sur le terrain gascon qu’avec la prudence des démineurs,
ils pensent que tout ce qu’ils savent de l’occitan vaut pour le gascon, en
raison du postulat que le gascon n’est qu’une variété d’occitan.
2
- Comment R. Lafont voit le gascon
Il
serait injuste pourtant de dénier à R. Lafont la conscience, au moins floue, de
la singularité du gascon, difficile à intégrer dans l’occitan, comme l’écrivit
P. Bec dans son fameux rapport de 1972 :
Avec le gascon, « il s’agit là, on le sait, d’un
autre diasystème difficilement réductible aux structures d’ensemble de l’occitan;
en fait d’une langue très proche, certes, mais spécifique (et ce dès les
origines), au moins autant que le catalan. » (Annales de l’I.E.O., 1972, p. 47; traduit de l’occitan).
Non
seulement R. Lafont ne protesta jamais contre cette affirmation, alors qu’un
rapport de lui figurait dans le même numéro des Annales, mais encore il a souvent cité les deux Manuels de P. Bec. Par exemple, dans les
Éléments de phonétique, p. 6 :
« Nous ne pensons certes pas remplacer les ouvrages
fondamentaux de P. Bec, le Manuel
pratique de philologie romane, pour deux chapitres (l’occitan, le gascon) du tome I […] et le Manuel pratique d’occitan moderne…»
Il
ne bronche pas en énumérant ces deux chapitres distincts du premier manuel, et
ne fait aucune restriction sur la reprise en français, dans le second, de le
phrase clé du rapport de 1972 que nous venons de citer.
Et même, il lui arrive de reconnaître
dans le gascon une vraie langue :
• dans l’Anthologie de 1974 : « À l’exception de Jean de Nostredame […] et
surtout de Pey de Garros qui a réfléchi d’une façon remarquable aux problèmes d’une langue gasconne moderne…» (p. 286);
•
dans les Éléments de phonétique, il
traite par principe le gascon comme un dialecte de l’occitan[26],
mais il le mentionne quelque 35 fois comme s’écartant de la règle générale,
alors que les autres parlers d’oc ne sont ainsi mentionnés que de 23 (provençal)
a 5 fois (gévaudanais, carcinol, rouergat); par deux fois, il va jusqu’à
opposer explicitement le gascon à l’« ensemble occitan », ce qui, si le français
a un sens, place le gascon en dehors de cet « ensemble » :
« /w/ pour
le gascon, /w‹/ pour l’ensemble occitan sont apparus aussi
dans uò et uè. » (p. 39);
« Le phonème /gw/
conservé en gascon devant a : guarir,
ou même e, güeitar, « regarder », est réduit à g dans l’ensemble occitan
: garir, gaitar. » (pp. 53-54).
Nous remarquons d’autre part qu’il
cite trois fois le catalan, tout comme il peut citer l’italien ou le castillan,
mais sans vouloir le moins du monde l’intégrer à l’occitan : la vision d’un
grand espace occitano-catalan est laissée aux linguistes qui admettent comme P.
Bec que le gascon y a une place au moins aussi distincte que celle du catalan.
R. Lafont ne veut pas de disputes avec les Catalans, qui sont un trop gros
morceau pour la faim occitane. Les Gascons, qui ont oublié leur fierté d’autrefois,
seraient-ils une proie facile à avaler dans une Occitanie qui ne regarde que
son nombril méditerranéen ?
[1] Henri
Barthés, Études historiques sur la “Langue
occitane”, 1987, p. 38.
[2] Yves
Gourgaud, Lo Lugarn, organe du Parti nationaliste occitan, P.N.O.,
Printemps 2003, p. 4.
[3] Bulletin
de l’Institut occitan créé à Pau en 1996, n° 11, Octobre 1998.
[4] Cf.
Borzeix Daniel, Pautal René et Serbat Jacques, Louis IX alias Saint-Louis et l’Occitanie, Treignac, 1983.
[5] Mais
disparu de cet ordre juridique lors de l’institution du Code de l’éducation le 15 juin 2000.
[6] Amiras n° 20, 1989, p. 52; cette revue
aujourd’hui disparue avait R. Lafont pour directeur.
[7]
Interview dans Sud-Ouest du 8 août
2003.
[8] L’Enterrament a Sabres, 1989, p. 48.
[9] “Un Manifest
- Desviacions en els conceptes de llengua i de Pàtria”, OC, Revista de la Renaissença dels Païses d’Oc, Auvernha, Gasconha,
Lemosin, Lengadòc, Provença, Catalonha, Valencia, Balearas, n° 16-17 de
Genier-Abril 1934.
[10] Le mot archaïsante
est du Pr. Henri Gavel, alors Président d’honneur de la Société d’Études Occitanes, ancêtre de l’Institut d’Études Occitanes (Recommandations
concernant la Graphie à utiliser pour l’Enseignement facultatif de la Langue d’oc,
Toulouse, 1942, passim, 11 occurrences).
[11]
Marguerite Lafore, Per Nouste n° 2 -
Octobre 1967, p. 23 - Courrier des lecteurs.
[12] Par
exemple, pour Alibert, La Réforme
linguistique occitane et l’enseignement de la langue d’oc, Document de l’Institut d’études occitanes, 1950; et
pour R. Lafont, L’ortografia occitana -
Sos principis, 1971, p. 40.
[13] Premier
axiome du programme de Traning within
industry mis au point par les Américains en vue des reconversions
professionnelles massives exigées par l’effort de guerre de 1942 à 1945.
[14] Amiras n° 21 de juillet 1990, p. 39.
[15] Occitans ! cahier spécial du n° 110,
mars-avril 2003, p. 8.
[16] Même
chose en gascon, comme l’atteste l’Atlas
linguistique de la Gascogne, III, 1081, ce qui a donné à Michel Grosclaude
l’occasion de faire amende honorable pour avoir préconisé jadis le mot conilh (Per Noste-Païs gascons n° 203 - Mars-Avril 2001, p. 6)
[17]
Marcellesi Jean-Baptiste, in Symposium
linguistique franco-algérien, Studii Corsi Edition, Bastia, 1994, 124-141;
repris comme chapitre 8 de Jean-Baptiste Marcellesi en collaboration avec
Thierry Bulot et Philippe Blanchet, Sociolinguistique
- Épistémologie, Langues régionales, Polynomie, Paris, L’Harmattan 2003.
[18] Cahiers de Mézeray, chargé par l’Académie
de déterminer les règles d’orthographe à suivre dans le Dictionnaire, in Nina
Catach, L’orthographe, Que sais-je ?
n° 685, p. 32.
[19] “Les
enfants bilingues sont meilleurs”, interview de M. Jean Salles-Loustau par Véronique
Meynard, L’Éclair du 15 mars 1995.
[20] Oc n° 41 d’octobre 1996, p. 46.
[21] Ligam-DiGaM n° 17 d’avril
2001, pp. 37-39.
[22] Sauf
erreur, pour la Gascogne et le Béarn, ce sympathique Pied-noir et le président
de l’I.E.O. étaient aux Assises les
seuls représentants du courant occitaniste, alors que l’Institut béarnais et gascon, qui ne reçoit encore aucune
subvention, en comptait quatre et que le Conservatoire
du Patrimoine de Gascogne, pas davantage subventionné, était représenté par
son président; s’y ajoutaient deux « politiques », le Conseiller régional René
Ricarrère et… le Minsitre lui-même Jean-Jacques Aillagon, qui a rappelé que Béarnais
par son père, il avait jadis chanté Bèth
cèu de Pau et le cantique à N.-D. de Sarrance en Vallée d’Aspe.
[23] L’Éclair du 25 septembre 2003.
[24] “Los
bastards”, éditorial de La Setmana n°
13 du 17 août 1995.
[25] “Ma langue à couper”, Septimanie n° 5, octobre 2000, p. 6.
[26] Opinion réfutée, voire ridiculisée, par J.-P. Chambon et Y. Greub : "Note sur l'âge du (proto)gascon", Revue de linguistique romane, tome 66, n° 263-264, pp. 473-495, et spécialement p. 490.